Trail du château de Boeuvres

 

 

 

Décidément, le trail, ça change agréablement de la course sur bitume. Un petit compte-rendu pour essayer de vous en donner le goût.

Samedi 24 octobre, c'est le trail du château de Boeuvres, c'est ma 2ème édition. Je recommence cette année, j'en avais conservé un très bon souvenir en 2008.

 

Petite digression. La FFA classe les "trails" en 4 catégories :

  • course nature : < 21 km
  • trail découverte : entre 21 et 42 km
  • trail : distance > 42 km, dénivelé d'environ 2000 m
  • Ultra trail : distance > 80 km et dénivelé > 2000 m

Donc techniquement le Bois de Boeuvres c'est une course nature (11,5 km) et un trail découverte (26 km).

 

Deuxième digression. Comment prononcer correctement ? Quand on maitrise parfaitement la langue de Shakespeare, il faut dire "treille" et non pas "traye". Sinon quand on arrive à le courir, on a le droit de prononcer comme on veut.

 

Il a plu une bonne partie de la semaine et toute la matinée du samedi : un vrai bonheur. En 2008 le terrain était plutôt sec, en 2009 c'est au minimum humide.

 

On décide d'y aller à plusieurs (avec Alain et Hervé, Delphine y va de son côté). Alain décide de prendre sa voiture, prétextant ne pas vouloir passer par Iffendic. C'est idiot puisque justement je ne passe pas par Iffendic moi, je passe par Montfort, mais c'est quand je vais à Trémelin. De toute façon on sera plein de boue, et de façon unanime on préfère salir la voiture d'Alain.

 

Un peu de panique dans la voiture, on est un peu à la bourre avec seulement 20mn de battement pour le départ du 26km. Mais Alain prend les choses en main, et plus fort que le GPS nous fait arriver avec 30mn de battement. Je suis en charge d'aller récupérer les dossards, Alain et Hervé se changent et s'échauffent pendant ce temps. Moi j'ai le temps, je pars 30mn après.

 

14h00, départ du 26. Je prends quelques photos pour illustrer le site.

Retour à la voiture pour laisser l'appareil et préparation. Ensuite échauffement avant de me placer 5mn avant le départ dans le peloton. Ma tactique de course est simple : je me ménage pendant la 1ère partie et j'essaie d'accélérer un peu sur la 2ème partie. L'année dernière j'ai fait 56mn30s, c'est mon temps de référence.

 

Le départ est donné à 14h30 comme prévu, c'est parti pour 1 heure.

 

On commence par une côte (dénivelé = 17m). Le coeur monte tout de suite à 174. C'est rapé pour se ménager. Je trouve ma place dans le peloton : je double les plus lents, je me fait doubler par les plus rapides.

 

On entame la 1ère descente (dénivelé = 33m). C'est un peu casse gueule, humide, plein de boue. Je vais doucement, le coeur en profite pour redescendre à 165. Petit virage serré à gauche, et on remonte tout ce qu'on vient de descendre. Longue file, tout le monde marche. On se remet à courir un peu avant le sommet, ça permet de doubler les moins rapides.

 

On redescend en direction de la voie de chemin de fer. Je m'en souviens bien l'année dernière : il faut essayer d'être rapide à cet endroit, c'est assez roulant. Je me souviens bien aussi que juste après ça va remonter, doucement mais surement. 20m de dénivelé, le coeur en profite pour bondir à 179. Pas si tranquille que ça cette 1ère partie.

 

Je suis à 14mn de course, il me reste 42 mn (moins qu'un 10km), et je dois être à mi-chemin du ravitaillement. Comme d'habitude à ce moment je suis en plein marasme : c'est la dernière fois que je cours, qu'est-ce qui m'a pris de venir, etc ... La routine.

 

Difficile de lever la tête pour le moment, mais le site est superbe. Toute la course se fait dans le bois, les feuilles ont commencé à tomber, les couleurs de l'automne sont là. Le parcours est souvent sinueux, il suit les chemins tracés dans le bois. Le terrain n'est pas si terrible que ça : à défaut d'être sec, on peut le qualifier de souple, avec quelques passages dans la boue. Ca aurait été dommage de rentrer avec les chaussures propres.

 

Vient pour moi ensuite la partie la plus dure : courue sur du plat en suivant la Vilaine. Difficile parce que rapide, c'est l'endroit où beaucoup de concurrents accélèrent. Mais je sais qu'au bout il y a le ravitaillement, et donc la mi-course (enfin j'espère).

 

Reste une seule côte avant le ravitaillement, mais de taille : 45 m de dénivelé. Je me mets immédiatement à marcher pour ne pas exploser, au grand étonnement de mon voisin qui ne comprend pas. Il comprendra 20 m plus loin quand je le double en marchant d'un pas alerte : ici la marche est aussi rapide que la course. Enfin le ravitaillement : 28mn, je dois être dans les temps. Un verre d'eau, un verre de Coca (il me fera beaucoup de bien celui-ci). 25 s d'arrêt, et c'est reparti, à nouveau en côte. Difficile de repartir, mais je sais qu'il y a bientôt une longue descente.

 

 

A partir de là, j'ai l'impression d'avoir changé de course. Après quelques virages dans le bois, on aborde enfin la longue descente (plus de 1,5 km). On se tire la bourre à plusieurs, l'allure est rapide (enfin moi je la trouve rapide). Ca n'en finit pas, un vrai plaisir. Je ne regarde plus ma montre, j'arrive même à profiter du paysage.

 

Enfin, on arrive en bas, 42 mn de course, aucune idée d'où j'en suis dans la course, j'ai perdu mes repères. C'est aussi bien, j'ai l'impression de mieuxprofiter. C'est reparti pour une belle côte (toujours selon mes références). 8 mn de montée, 60 m de dénivelé. Je gère mon allure, je ne monte pas dans le rouge, les jambes sont impeccables.

 

Arrivé en haut, je sais qu'il ne me reste plus beaucoup à courir : je suis à 50mn de course, le gros est fait. Reste essentiellement de la descente, à partir de là j'accélère un peu, le coeur suit. Je vois le château, mais je sais que je n'y suis pas. Il y a un piège. Au dernier moment le chemin part à gauche, il y a un espèce de mur à franchir. 2 concurrents juste devant moi. Je les suis depuis un moment, je veux les doubler avant l'arrivée. J'en profite dans cette côte, j'en avais garder un peu sous le pied (un tout petit peu, mais c'est suffisant). Ca redescend de façon très rude : surtout ne pas glisser, il faut ralentir. En bas virage à droit à 90 degré, et 200 m de ligne droite pour l'arrivée : un petit sprint et c'est fini. Je regarde ma montre : 55mn30s, 1 mn de moins que l'année dernière, contrat rempli. Je finis 73ème, sois 23 places de mieux que l'année dernière.

 

Ci-dessous le relevé du relief du 11,5 km, fait à partir de ma montre.

 

Il ne me reste plus qu'à attendre l'arrivée des autres. Je récupère ma bouteille de cidre (et oui une bouteille de cidre, pas de tee-shirt, de toute façon j'en ai plein l'armoire). Je vais récupérer l'appareil photo, j'échange mon dossard contre une galette-saucisse.

 

Comme prévu Hervé arrive en 1h55 (et même un peu moins). Comme à son habitude, il est souriant.

Comme prévu ensuite Alain en 2h15 (et même 2 mn de moins). Pas de sourir, il a visiblement puisé dans les réserves. Mais ça revient vite.

Et pour finir c'est Delphine qui arrive après 2h45 d'efforts. Nous sommes au complet.

Après c'est la routine habituelle : impressions de course respectives. On tape allègrement dans le ravitaillement mis à disposition par l'organisation : très bonne organisation.

 

Et pour finir on se décide à aller salir la voiture de Alain pour rentrer à Romillé. Contrat rempli pour tout le monde. Nous sommes tous très content de cette après-midi, c'est vraiment une course à faire et refaire : rendez-vous pour la prochaine édition.

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Commentaires: 1
  • #1

    Alain B (mardi, 03 novembre 2009 21:43)

    çà donne envie... l'année prochaine, je le fais. bravo pour ta prose et vive le treille
    A+