Mon cani-trail de Pacé...

 

 

 

... ou comment j'ai contemplé le dos de Loïc pendant 32 km !

Dimanche 13 décembre, dernier objectif et point culminant de l'année : le trail de 32 km de Pacé ! Et oui cette fois-ci c'est bien un trail et pas une simple course nature (voir ici pour les références).

 

La course démarre à 11h00, ce qui permet de faire la grasse matinée. Il faut quand même se lever à 8h00 pour respecter les 3h00 avant le début de la course pour le petit déjeuner. Déjeuner normal, avec un surcroit de sucre, le point d'orgue de mon régime hyper-glucidique des 3 derniers jours.

 

Ce matin c'est Loïc qui emmêne : c'est normal il ne veut pas passer par Iffendic pour aller à Pacé, donc il assume. En chemin Loïc se tate quand même pour savoir si il prend les chemins de campagne ou le chemin le plus rapide : je le laisse décider, je ne veux pas en entendre parler pendant des mois si ça n'est pas le bon chemin.

Au final on arrive sans encombre, Loïc est un pilote hors pair au volant de son mini-bolide.

 

On a bien fait d'arriver en avance, il y a au moins 15 secondes de queue pour récupérer les dossards : normal, 73 inscrits seulement sur le 32 km. Il n'y a pas intérêt à se perdre dans la campagne Pacéenne, on risque de ne jamais nous retrouver.

 

Ensuite chacun enfile sa tenue, avec la grande interrogation du matin : il fait 0 degré, comment on s'habille ? Chacun à sa solution.

 

 

 

Hervé c'est short, manche longue et grandes chaussettes : il n'y a que quand on est président et qu'on coure le 10km en 35mn qu'on peut se permettre les grandes chaussettes avec le short. Nous on se permettra des commentaires quand on terminera devant lui. Pour la gourde, c'est taille minimum, pas le temps de boire en route.

 

 

 

 

 

Loïc opte pour le tee-shirt à manche longue, collant 3/4, le bonnet et ... les lunettes de soleil. Avec sa ceinture multi-gourdes, il est habillé en Loïc Fustecator, la terreur des chemins.

 

Seul point qui détonne, les chaussures : des chaussures de route.

 

 

 

Frédéric et Patrice, ce sont un peu maintenant les frères ennemis, ou Dupond et Dupont : accordés pour le haut (tee-shirt manches longues blancs, maillot vert au dessus), ils se distinguent par le bas et les chaussures.

 

Comme d'habitude la concurrence est exacerbée : Patrice s'est inscrit au trail rien que pour le plaisir de terminer avant Frédéric.

 

 

 

 

Mickaël se contente de mettre son costume spécial Trail de Pacé, c'est le même chaque année. Et c'est sans le maillot de Romillé. Il y a 2 hypothèses : il veut passer inaperçu, ou alors il a honte.

 

 

Quand à moi, j'ai opté pour la totale, je suis de nature frileuse : 3 tee-shirts (dont 1 chaud à manche longue), chaussettes hautes, collant long, bonnet, gants et même ... des lunettes pour faire comme Loïc. Je suis un apprenti Fustecator.

 

J'ai complété le tout avec un sac à dos contenant 2 litres d'eau et des provisions pour tenir plusieurs jours en campagne. On n'est jamais trop prudent.

 

 

 

Une fois tout le monde habillé et prêt pour le départ, Mickaël et Patrice nous ont retardé, ils cabotinaient devant la caméra de Mario.

Ensuite direction la ligne de départ après un échauffement (ou un réchauffement vue la tempêrature) assez court : rien ne sert de trop s'échauffer puisqu'on part pour 32 km, on aura bien le temps d'être chaud.

Le départ est donné pour les 32 km, ça part assez tranquillement chacun essayant de prendre son rythme. Loïc, après avoir tiré Erwan pendant les 21 km de Rennes, a décidé de me prendre sous son aile, au moins pour le 1er tour. Moi j'essaie de me concentrer, cette distance est une première pour moi, et j'avoue que ça me stresse un peu. Loïc lui discute un peu avec ses connaissances du peloton. On se retrouve assez rapidement plutôt en queue de peloton, mais mes 2 objectifs du jour sont dans l'ordre : (1) terminer (2) terminer entre 3h00 et 3h15. Pas très ambitieux mais je découvre.

Le parcours est une alternance de petits chemins, de courts morceaux de route, de passages boueux (mais pas trop). On découvre la campagne Pacéenne par temps froid. Assez rapidement on se retrouve isolé, mais isolé à 2 c'est plus facile. Loïc connait parfaitement le coin et me commente tous les chemins dans lesquels on passe, et m'explique les difficultés avant de les aborder. Ca fait passer le temps.

On arrive à discuter, le train n'étant pas très soutenu. J'essaie de me maintenir à 160 bpm, ce qui autorise la discussion sans fatigue excessive. Le rythme augmente jusqu'à 165 dans les côtes et redescend à 155 quand ça descend. C'est un peu plus haut que je visais au début mais ça reste très supportable.

 

Il y a quand même quelques passages très boueux, que j'aborde en toute décontraction gràce aux crampons de mes chaussures de trail. Loïc lui avec ses chaussures de route nous refait Hollyday on Ice avec lui dans le rôle de Philippe Candeloro. Finalement C'est un rôle qui va bien aussi au grand Fustecator.

 

Une petite erreur de parcours nous oblige à faire demi tour (assez court heureusement) : c'était soit le demi-tour soit la traversée de la Flume à la nage un peu plus loin. C'est comme ça quand on va trop vite, on peut rater la signalisation.

 

La fin du 1er tour approche, pour l'instant tout va bien. Si j'arrive à maintenir ce rythme je peux envisager de boucler les 32 km en 2h40mn. Mais c'est toujours l'inconnue pour moi.

 

On s'arrête 1mn30 au ravitaillement, le seul de la course. Un peu de cake, de banane, d'eau. Et c'est reparti pour un tour. Loïc a finalement décidé de rester avec moi jusqu'au bout : il m'avouera après qu'il a eu pitié de moi et qu'il voyait bien que j'aurais eu du mal à terminer seul. Il avait bien raison, sa présence m'a permis de soutenir le rythme jusqu'au bout.

 

Tout va bien sauf les pieds qui commencent à être douloureux. On avait envisagé d'enlever les gants et le bonnet au ravitaillement, mais finalement on les garde. Bonne décision, parce que quand le vent souffle c'est glacial.

 

Le 2ème tour est plus difficile : les cuisses commencent à être lourdes et douloureuses. Malgré celà on garde le même rythme : je fais un effort pour ne pas ralentir et Loïc fait un effort pour ne pas accélérer.

 

Je reste la plupart du temps derrière Loïc, pas forcément parce que les chemins sont étroits mais plutôt parce que j'ai un peu plus de mal. En fait pendant ces 32 km j'ai surtout vu son dos. Si bien que Loïc a réalisé que nous étions en train de courir une version du cani-trail, dans lequel il tient le rôle du chien. Il n'a pas tout à fait tort. Dommage que je n'ai pas pensé à lui mettre une laisse, il m'aurait tiré :-)

Les 5 derniers km sont durs pour moi : je ne pense qu'à tenir le rythme que nous avons depuis le début. Pour Loïc c'est la ballade. Il continue à m'encourager pour m'aider à tenir le coup. On double régulièrement des concurrents, un peu du 32 km mais surtout du 16 km. C'est bon pour le moral.

Enfin le dernier km. Celui-ci se coure sur le terrain de cross qui a été piétiné de nombreuse fois dans la matinée. C'est mou. Heureusement la ligne d'arrivée est en vue, ça permet de se rendre compte du temps restant. Un coup d'oeil à la montre m'indique que je suis dans les temps pour arriver en dessous de 2h40mn, à condition de ne pas ralentir. Heureusement quelques concurrents devant moi me permettent de me fixer des petits objectifs à court terme, jusqu'à la ligne d'arrivée où j'en dépasse un dernier en sprintant (l'analyse des résultats me montrera que c'était un candidat du 16 km, mais ça n'est pas grave).

 

Je termine en moins de 2h40mn : 2h39mn47s. Résultat inespéré pour moi, au delà de mes objectifs : merci à Loïc qui m'a un peu obligé à me dépasser. Sans lui je m'en serais tenu à mes objectifs.

 

 

Le reste des verts nous attend sur la ligne d'arrivée. Les premiers mots de Patrice sont pour m'annoncer qu'il a battu Frédéric de 9mn : ils sont vraiment terribles tous les deux. Ensuite j'apprends que Hervé à terminé 5ème (2ème dans sa catégorie) et qu'il monte sur le podium. J'ai à peine le temps de me restaurer un peu qu'il me faut aller immortaliser l'instant ou Hervé reçoit son trophée sous les vivats des coureurs de Romillé.

La suite est assez rapide. Le froid nous oblige à abréger les discussions d'après course pour aller se changer.

 

Si je fais le bilan de cette dernière course de l'année, je dois avouer que je suis plutôt satisfait. J'ai terminé les 32 km, j'ai fait moins de 3h00, j'ai fait moins de 2h40. Je peux maintenant envisager sereinement ma prochaine étape pour 2010 : le marathon. Mon inscription pour le marathon du Mont Saint-Michel est maintenant validée, il ne me reste plus qu'à m'entrainer sérieusement, mais je sais maintenant que c'est un objectif tout à fait atteignable.

 

Et pour finir en cadeau la vidéo de la course tournée par Mario : regardez bien, on voit pas mal de verts sur la partie consacrée aux 32 km.

Écrire commentaire

Commentaires: 5
  • #1

    hervé (dimanche, 20 décembre 2009 22:50)

    Encore une fois un super compte rendu. Chapeau vincent pour ton premier Trail 32 km.
    Récupère bien.

  • #2

    Fustecator (lundi, 21 décembre 2009 19:38)

    Fustecator n'éprouve jamais de pitié pour les autres concurrents, qui'ils soient verts ou non!!!
    Mais Fustecator éprouve parfois de l'admiration pour les gras qui font un 2ème tour sans se plaindre, sans ralentir voire même en accélerant!!!
    Chapeu bas Monseigneur Gateau!!!

  • #3

    Fustecator (lundi, 21 décembre 2009 19:39)

    Pour les gars... pas pour les gras!!! Ce n'est pas un lapsus, c'est une faute de frappe.

  • #4

    Le gars gras (lundi, 21 décembre 2009 23:44)

    Fustecator est vraiment sans pitié, il ne pardonne rien

  • #5

    Loïc (mardi, 22 décembre 2009 00:44)

    Il se dit même dans le peloton que Fustecator est dépourvu de sentiments....