The Maxi-Race of Annecy 2015









Cela faisait longtemps qu'on n'en avait pas eu un, voici un petit compte-rendu d'une grande course.

  • Fin d’année 2014 :

Dans la section, aucune proposition : personne n’est déterminé à faire un « gros » événement trail ou ultra-trail (pour raison professionnelle, pour l’organisation et pour l’inscription à certains événements, cette décision ne peut se prendre à la fin de l’hiver, en ce qui me concerne). Sauf Micka, qui semble prêt à me suivre là où j’irais. Cela tombe bien : je l’ai jalousé quand il a fait sa promenade à Annecy, l’année passée et il semble déterminé à ne pas rester sur une défaite… Annecy, à l’unanimité !


Magali succombera à nos avances et à notre charme légendaire (si, si !), nous fera confiance et rejoindra notre équipe de Green Gobion’s Trail Maxi-Race avec Guéna qui se propose de nous accompagner, nous bichonner, nous supporter (au premier comme au second degré) et de nous aider, après les franchissements de plusieurs Everest, à atteindre les étoiles.


Après différents appels dans les asso voisines, Gaëtan Ballard (Brocéliande Aventure et US St Gilles) nous contacte pour nous rejoindre.


Inscription en décembre, Mobile Home (avec piscine, ça a servi le lendemain…) à 10 km du départ/arrivé réservé en janvier, nous voilà paré.


  • Préparation :

Débutée mi-janvier, interrompue début février jusqu’à mi-avril pour cause de blessures. Je n’ai l’assurance de participer à l’événement que début mai (et encore), et me laisse « convaincre » par Mika de faire quelques montagnes (mon objectif, vu les événements : profiter du paysage, faire environ 40 km (soit 2 montagnes) version rando si courir n’est pas possible et m’arrêter au moindre doute). Participer, même qu’un peu serait sympathique.


Celle de Mika me semble très sérieuse, efficace. Magali ne peut s’entraîner autant qu’elle le désirerait mais à de bons résultats. Gaëtan est là pour préparer La Diagonale des Fous et vu le niveau et le CV du gars, on ne s’inquiète pas pour lui.


En réalité, au fil du temps, mon objectif est d’avantage de vivre leurs exploits par procuration, de l’intérieur et je stress d’avantages à leurs courses, à l’engagement physique et mental qu’ils y ont mis, à la récompense qu’ils méritent.


  • La Course

Tout à été orchestré par Guéna, chef d’orchestre et présence essentielle de réconfort auprès de moi, de Mika, de Gaëtan… et de Magali qui prendra le départ de sa course 3h plus tard, lui évitant probablement solitude et stress néfaste.


5h : 2 km dans le décor paradisiaque d’Annecy et de son lac, version nocturne. Belle météo annoncée (il faisait 30° la veille, 23° en prévision).


Ensuite : première montée au sommet du Semnoz. Beaucoup de trafic :  c’est principalement de la marche. 18 km, 3h15. Beaucoup considère cette première étape comme une formalité. En ce qui me concerne, je pense qu’elle est déterminante pour la suite (le dénivelé est là) pour les personnes de notre niveau. Je pense que la marche « imposée » est une bonne chose pour Mika, même s’il aurait pu prendre ses bâtons à la main (!) pour s’économiser. Décor très boisé, je le perds dans la foule dès le début et le retrouve (il m’attend) au 16e km. L’arrivée au Semnoz est pour moi un grand moment : pleine montagne (alt : 1700m), plus de forêt, superbe vue. Ravito 15mn et ça repart.

 

 

8H30 : Grosse pensée pour Mag, déposée par Guéna, qui s’en va faire son périple de l’autre côté d’Annecy. Pour nous, descente tout shuss. Une pure descente, comme des enfants, version Heidï ou la petite maison dans la prairie. Je me dis que peu importe la suite, mon voyage est déjà rentabilisé. La descente deviendra ensuite plus technique, avec quelques glissades de ma part et une chute, mais toujours du plaisir.

 

Ensuite, il y aura des enchaînements de montées parfois boueuses, parfois avec des % assez forts, des descentes techniques où l’on serpente, mais toujours en forêt, des traversées de village et lieux-dits aux jolies habitations. Certaines montées peuvent durer des heures, certaines descentes également. Cela brûle les cuisses, mais on récupère très vite. On alterne marches rapides et courses, les bâtons, quelque soit le profil, sont nos meilleurs amis.

 

Nous avons la joie de rencontrer Guéna aux « Cochettes » (5h de courses) : mieux qu’un dopant, mieux qu’un coup de fouet, ça nous rebooste pour plusieurs km. Nous avons également appris que Gaëtan, parti sur du 12-13h, convertissait son chrono à « dans les 14h ». Quand un gars de son niveau dit ça : Méfiance !! C’est qu’il s’est blessé (ce qui n’était heureusement pas le cas) ou qu’il y a des maxi difficultés du point de vue du parcours.

 

Mika commence à me faire part de doutes (« pas bien », peur de son genou, de problèmes de digestion). Cela me fait doucement sourire car son allure est bonne et donne des signes de facilité dans les montées,  contrôle très bien les descentes (il m’attend, en fait, mais je me dit que c’est pas plus mal pour la suite), aucune inquiétude de ma part. Je mets ça d’avantage sur le compte du stress du coureur qui court avec le frein à main, s’écoute trop, parce qu’il est pressé d’en découdre avec l’instant où il pourra se lâcher, ne plus se poser de questions.

 

Les  km défilent, nous apercevons par moment (trop rares à mon goût) de fantastiques paysages du lac. Le sol est devenu sec, mais les pierres glissantes sont toujours présentes. Ainsi, sans que je m’en aperçoive, nous avons couru 8h10 (!) jusqu’au gros ravitaillement de Doussard, soit 42 km (à noter : 2 km de route pour le rejoindre, moi ça m’a fait du bien).

 

Après contact avec Guéna, nous avons appris le super exploit de Mag : 32e en pays hostile, c’est très bien, mais avec un tel chrono ! Cette fille à des facilités sur tous les terrains (elle est passe-partout, quoi !), peut être encore plus en montagne…

 

Ayant, comme prévu, de légères sensations de fragilité au niveau des jambes, il m’a fallu annoncer à Mika que, très probablement, nous devrions nous séparer (je comptais profiter de la présence de Guéna à Forclaz, au 50e km, pour arrêter). Nous avons profité d’être à deux pour analyser la course et convenu ceci : 1e moitié de course, bien qu’agréable, bien que pas facile et sujette à différents doutes, elle fut très bien menée. Une 20e de mn de retard par rapport à 2014 au Semnoz, même allure ensuite. Maintenant, c’est le début de l’aventure, il y est. C’est SA course, SES entraînements passés à en baver et à en faire baver sa famille. Tout ça, pour bouffer la montagne. Et je sens qu’il est prêt à se libérer, le bonhomme.

 

Le reste, au propre comme au figuré, c’est Mika qui va l’écrire…

 

Moi, je me suis fait un dernier plaisir, seul : une belle montée de 8 km à un endroit magique, Forclaz.


Je suis rentré avec Guéna et Mag, très, très, (allez, un troisième :) très heureuse. De sa réaction, la narration de sa course et du bonheur sur ses photos d’arrivée, je pense qu’elle ne regrette pas d’être venue jusqu’ici.

 

Puis l’attente… L’attente et le bonheur de voir Gaëtan arriver, fatiguer et heureux, après 14h30 de course. Il « semble » frais. Il a conservé un sourire et une gentillesse qui ne l’auront jamais quitté du week end. Un esprit convivial que l’on retrouve dans ses deux clubs d’affiliation (BA35 et USSG).

 

Puis encore l’attente… Et le stress. Très rassuré de savoir qu’il avait franchi le 70e et qu’il était quasiment obligé de finir sa course. Entièrement soulagé d’apprendre qu’il lui restait la descente finale et qu’il était débarrassé de la barrière horaire, même si une descente difficile avec la fatigue et la nuit tombée laissait planer un doute, bien que minime (je vous dis pas le nombre de bières que j’ai bu, par solidarité masculine, en l’attendant…).

 

Puis le soulagement, le plaisir de voir sa lumière, sa svelte silhouette, franchir la pénombre du lac. Il s’est permis de courir ce dernier km, réalisant à peine l’exploit qu’il venait de faire (86 km avec 5200m de dénivelé + !!!!). Il est devenu un vrai ultra man avec de la  patience, beaucoup de travail et de modestie, le tout en moins de deux ans.

 

  • En Bref (et en vrac) :
    • Course :

Positif : Beaux paysages même si le plus beau doit être celui que je n’ai pas fait, très sympa à runner, accessible à tous grâce à la panoplie de distances proposées/ambiance bénévoles et spectateurs super sympa/très accessible pour les suiveurs/ Annecy, une des plus belles villes de France (sympa pour décompresser le lendemain et pour les accompagnants), très vivante le dimanche/possibilité de faire le parcours de 86km en relais (de 2 ou de 4).

 

Négatifs : paysage au demeurant forestier (ce n’est pas de la haute altitude), pas beaucoup de vue sur le lac durant les 50 km/ Ravito très légers en solides (mieux vaut avoir une bonne réserve)/pas de cadeaux souvenirs malgré le prix inscription pour les no finishers (ououinin…) comme moi /beaucoup de coureurs (ça bouchonne) pendant les 18 premiers km, mais, en comparaison avec les Templiers, il y a moins de monotraces et cela devient aéré ensuite.

 

  • Week end :

Je me suis humainement et sportivement excellemment bien éclaté. Partage avec des gens maxi passionnants et passionnés où chaque personne s’est rendue indispensable à la performance de chacun et de chacune. Si ça, c’est pas de la solidarité ! Un « Templier » bis en quelque sorte.

 

 

  • Les montagnes :

Ils et elles les ont bouffées.

 

 

Merci ma Guéna, merci ma gali, merci mon Gaëtan et merci mon Mika.

 

Vivement la prochaine.

 

Mike


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Commentaires: 15
  • #1

    Fabienne (lundi, 08 juin 2015 10:13)

    Que c'est bon de lire les émotions vécues sur de telles courses!!! Hey...p'têt' bien qu'même ça donnerait envie d'y être, voire d'y aller l'année prochaine... p'têt'!
    Je constate que la "bière" est dangereuse pour la santé cependant car s'en suit quelques délires et hallucinations quand tu nous parles de Micka : " le soulagement, le plaisir de voir sa lumière, sa svelte silhouette "... ou alors tu tombais amoureux ;) Hiiii... De vrais grands champions sur ce week-end en tout cas et ça donne envie de vous rejoindre au plus vite. Merci!

  • #2

    Loïc (lundi, 08 juin 2015 10:15)

    Mike, c'est toujours difficile d'exprimer la chance que l'on a d'être un de tes amis. Comme toujours, tu es là pour les autres: tu ne parles pas beaucoup, mais tu as toujours le mot juste. Je mesure tout à fait le bonheur que vous avez eu de vivre cette aventure ensemble. Et comme tu dis: Vivement la prochaine!

  • #3

    mike (lundi, 08 juin 2015 10:35)

    Plus que les longs récits, qui peuvent paraître "cucul la praline", voici un bon résumé en image :

    https://www.youtube.com/watch?v=faKJQ_SzAfE

    ou celui-là plus neutre et plus officiel :

    https://www.youtube.com/watch?v=i-v7K_zcAE8

    Avertissement : ne vous laissez pas impressionner par les images, je réitère mon affirmation "accessible à tous", il faut juste choisir la bonne formule ou distance proposée.
    La course de Mag a commencé au 70e km et vous pouvez juger de la beauté du paysage dans lequel elle a évolué...

    A vos baskets les Gobions.

  • #4

    Mika c (lundi, 08 juin 2015 13:32)

    Super récit de Mike, j'ai peu de choses à ajouter si ce n'est encore merci. je rejoins a 100% Loïc dans son commentaire. La première vidéo de Bruno Poulenard est vraiment splendide et très représentative du parcours.

  • #5

    Fab (lundi, 08 juin 2015 16:57)

    Mike, tu as beau être blessé et avoir marché plus que couru, mais quel régal de te lire!! Continu de vieillir!!!!!!
    En tout cas; ça donne envie. Je me retrouve 1 an 1/2 en arrière! Ce genre d'épreuve "en équipe" devrait être obligatoire 1 fois par an.
    Bravo à vous tous, j'ai hâte d'en parler devant un cochon grillé!!

  • #6

    Thomas (lundi, 08 juin 2015 21:48)

    Bravo a vous tous, je suis admiratif du défi que vous vous êtes donné!
    Un récit qui donne envie, avec une belle cohésion... Le gobion s'exporte bien.

    L'idée de reproduire a plusieurs ce genre d'aventure est comment dire... interessante!

  • #7

    Cathy (lundi, 08 juin 2015 22:58)

    Merci Mike d'avoir partagé cette belle aventure avec nous.
    Vous êtes EXTRAORDINAIRES !
    C'est un beau challenge, BRAVO à vous tous !

  • #8

    Fabienne (lundi, 08 juin 2015 23:04)

    Hey, c'est Jérôme qu'on voit à droite à 2'45" sur la 1ère vidéo!

  • #9

    Muriel (mardi, 09 juin 2015 09:59)

    Super
    Bravo a vous !!!

  • #10

    marc (mardi, 09 juin 2015 22:12)

    bravo a tous ;la 1 montee je la connais bien ,meme en velo
    je reconnais le pont.a bientot

  • #11

    David (vendredi, 12 juin 2015 22:08)

    Merci Mike pour ce récit
    Admiratif de vos performances. Bravo!
    David

  • #12

    ALAIN (mercredi, 17 juin 2015 21:16)

    BRAVO! du grand MIKE!

  • #13

    Anne-m (dimanche, 21 juin 2015 21:48)

    Bravo les gars et LA SUPER FILLE. Merci pour le récit, Mike.

  • #14

    Magali (lundi, 22 juin 2015)

    Voilà, j'ai enfin pu lire vos récits les gars (et oui! je m'étais interdit de les lire avant d'avoir écrit le mien!) ;-) Et en vous lisant je revis le week end mais je me rend encore plus compte de votre périple! Bravo encore! J'aime beaucoup ton style d'écriture Mike! Merci!!!!

  • #15

    killian Jornet (mercredi, 15 juillet 2015 12:36)

    Bueno recito, yo pense que tou es a ton honnor d'avoir accompagnado un amigo et sutout arrêter quand il fallait. On reconnado uno grande champion dans la souffrance e l'état d'esprito....viens quand tou veux faire la killian classic...bisous