Il y a 1 an Mika nous faisait part de son envie de refaire la Maxi Race, mais cette fois accompagné de joyeux Gobions. L’idée me séduit immédiatement en ayant toutefois quelques retenues concernant mon organisation personnelle.

La réflexion ayant cheminée et mûrit dans mon esprit, en décembre je décidais alors de tenter l’aventure sur le parcours de 15 kms, et je m’inscris à la Fémina Race.

Nous nous retrouvions donc 3 Gobions inscrits, Mika, Mike et moi-même. Guénaëlle eu la sympathie de se proposer pour nous accompagner, puis Gaëtan coureur de Saint Gilles décida de rejoindre notre équipe.

Bien qu’il pouvait paraître futile de faire 800 kms de route pour une course de 15 kms, pour moi ce n’était pas seulement participer à une course, c’était aussi découvrir une région, courir sur un terrain encore méconnu mais surtout partager des moments avec quelques Gobions et les connaître davantage…. Quelles personnalités j’ai rencontrées !

Vendredi 29 mai – 4h du matin

Ce qui n’était pour moi qu’un projet se concrétisait enfin. Tout était cadré depuis quelques semaines : Mika à la résa du logement, Guéna et Mike à l’alimentation et au trajet. Nous avions tous notre lieu et heure de rendez vous de fixer très précisément ! La rigueur était de mise !... Quoique ! Nous avions tout de même l’autorisation de Mike pour rester en pyjama afin de terminer notre nuit dans la voiture ! C’est ainsi qu’à 4h50 un Picasso remplis de 5 personnalités quittaient Rennes pour Annecy. Le trajet nous permît de faire connaissance avec Gaëtan que nous connaissions surtout de nom de part ses performances. La Gobion’s Team 2G3M était née !

Arrivés à Annecy nous profitions déjà du paysage qui s’offrait à nous, nous rejoignions le « Panoramique Camping » et découvrions le bungalow qui serait le nid douillet des Gobions pour quelques jours.

Après notre installation nous récupérions nos dossards, le compte à rebours était lancé…. Dans ma tête comme une horloge qui m’indiquait que l’objectif se rapprochait à grand pas : tic – tac, tic – tac… La pression était bien là, avec pour obligation la réalité qui était que je ne m’étais pas suffisamment entraînée et que ce terrain m’était complètement inconnu en terme de trail. Mais pour autant, l’envie de faire du mieux que je pouvais.

Nous passions donc notre 1ère soirée à imaginer notre trail du lendemain, à faire des pronostics, et à être dorlotés par Guénaëlle qui nous avait mijoté un bon plat pour sportif !

Samedi 30 mai – 4h du matin

Alors que les gars se préparaient physiquement pour plusieurs heures de course, moi je me préparais psychologiquement à vivre une expérience inédite. Seule, petite Gobionne du fin fonds de l’Ille et Vilaine, au milieu des vastes montagnes, entourée de montagnardes aguerries. C’est là que je me demandais ce que je faisais là…

8h, Guénaëlle me conduisait à Menthon St Bernard lieu de départ de la Fémina Race. « Allez ma fille vas y, tu ne peux plus faire marche arrière ! » pensai je. La présence de Guénaëlle me réconfortait.

Ma concentration était optimum, bercée par ce paysage magnifique. J’essayais de garder tous mes sens en éveil : profiter de cette vue imprenable, gérer ma respiration, écouter mes sensations. Les minutes passaient, les 1ers kilomètres défilaient et à ma grande surprise je dépassais d’autres filles. Ma motivation se nourrissait, chaque fille qui me précédait devenait mon seul objectif. Dès que je le pouvais, j’accélérais, sans pour autant me faire souffrir. Je voulais ressentir que du plaisir et vivre cette course pleinement. Aucunes pensées négatives ne devaient venir troubler ma détermination, c’est pourquoi, et aussi farfelu que ça puisse paraître, je me suis identifiée au lapin blanc dans « Alice aux pays des merveilles ». J’étais le lapin blanc, la montre à la main, à me dire que j’étais en retard…. Oui je ne voulais pas être en retard pour l’arrivée des gars !!! :-)

Les sensations peuvent atteindre des degrés extrêmes lorsque l’on vit une course. La soif de performance, le dépassement de soi… des pensées, des envies peuvent surgir du plus profond de soi et traverser l’esprit. A mi parcours, alors que j’achevais une belle côte, quelques mots pour mon père : je veux te montrer qui je suis et ce dont je suis capable. Avec cette notion que le temps est inéluctable, qu’il faut vivre chaque moment à 100%.

Je continuais, la rage au ventre. Arrivée en haut la vue était splendide, j’en pris plein les yeux et c’est à ce moment là que je me disse «aucun regret d’avoir fait autant de route ! »  

Ma montre me fit comprendre qu’il m’était possible d’atteindre mon objectif des 2h30, et peut être même de faire mieux. Je décidais alors de profiter pleinement du moment et j’entamais la conversation avec une co-équipière, native du Morbihan. Nous parcourions les quelques kilomètres de descente ensemble, et prévoyions de franchir la ligne d’arrivée ensemble.

Je découvris que le trail en montagne offre de belles côtes mais également des descentes techniques, glissantes, nous obligeant quelques sauts, sur lesquelles j’eu quelques frayeurs ! «Va falloir travailler les descentes ma fille ! »

Le parcours se terminait par 1 km de route, le long du lac. Le rythme particulier de la course en montagne m’avait permis de gérer ma condition physique (et ce, davantage que sur certaines courses en Bretagne !), et me permettait de tout donner sur le dernier kilomètre. J’en avisais donc ma co-équipière.

10h35, mes pieds sentirent alors un sol beaucoup plus stable, ma montre affichait 2h05 en temps de course. C’est alors que j’accélérais avec pour seule pensée la ligne d’arrivée. Je donnais le maximum, je me senti comme transcendée. Les applaudissements, la musique, cette superbe vue sur le lac, la voix du speaker indiquant que l’arrivée était proche, et puis le tapis rouge, l’arche… et la ligne d’arrivée ! 

Ce fut une très belle arrivée ! Merci aux Gobions Mika et Mike de m’avoir encouragée à participer à ce périple, et de m’avoir permis de vivre ça !

Je me sentais bien, complètement euphorique.

Une fois l’adrénaline redescendue, la culpabilité m’envahissait de ne pas avoir attendu ma coéquipière et de l’avoir « oublié » tellement j’étais dans mon élément durant ces dernières minutes de course.

Ravie, je retrouvais Guénaëlle avec qui je pourrais passer le reste de la journée. Moments entre filles, ou nous envisagions aller soutenir les gars à La Pointe de Forclaz. Encore un endroit magnifique, où nous décidions de pique niquer en attendant leur passage.

Mike décidait sagement de profiter de notre présence et rentrait avec nous au camping. Agréable moment de se retrouver tous les 3 et d’échanger sur nos différents parcours, courses, émotions. Puis nous retournions à l’arrivée pour accueillir Gaëtan. Guéna et moi placées sur le dernier kilomètre et Mike près de la ligne d’arrivée, pour assurer les photos sur différents angles. Après quelques fous rires et délires de filles, partagés avec bonheur…

C’est vers 22h que nous reprenions le Picasso des Gobions, bien décidés à applaudir et accueillir notre Mika comme il se doit. Comme pour Gaëtan, chacun prenait place : mike sur le dernier kilomètre pour l’encourager et pour la passation du drapeau, et nous autre près de l’arrivée. La nuit était tombée, les lumières brillaient et se reflétaient sur le lac. 

Voilà, nous nous retrouvions tous les 5, ravis d’avoir parcourus tous ces chemins de montagnes. Et encore une fois nous nous racontions nos courses respectives, nos points de vus, la façon dont nous avions vécu chacun à notre manière cette fantastique journée ! De Guéna qui parcourue aussi beaucoup de kilomètres à conduire pour nous amener, nous déposer, nous chercher, nous encourager, nous photographier… quelle journée elle a du passer !! Merci Guéna !!! A Mike qui a fait plus de la moitié du parcours malgré une longue période de repos forcée : bravo pour cette belle performance, mais bravo aussi pour cette sagesse (on sait bien qu’il est sage !!!.... à quelques exceptions près comme… une p’tite bière !). En passant par Gaëtan qui a revu à la hausse son temps de course du fait des difficultés du terrain mais qui nous arrivait néanmoins tout sourire ! Et biensûr, de notre mythique Mika qui avait passé la journée à se balader dans cette belle montagne, profitant des vaches, des brebis, avec une seule idée en tête : la hâte d’arriver au camping pour boire une bonne bière bien fraîche !! Idée tellement forte et troublante qu’il en oubliait son maillot de Gobion en haut de la montagne !

Voilà c’était fait, nous allions maintenant vivre d’autres moments… de détente !

Dimanche 31 mai - 9h

Le village d’Annecy s’offrait à nous sous un beau soleil, nous profitions alors d’une terrasse pour déguster une bonne bière… et oui l’heure de l’apéro avait sonné.

De retour au camping, et après un copieux déjeuné de récupération, nous formions 2 groupes : celui « des montagnards, des vrais » ! Guéna et Mike qui allaient randonner ; et celui des « touristes » : Mika, Gaëtan et moi-même qui optait pour la piscine du camping et…. Un goûter à la bière, en terrasse… à refaire le monde…euh…non, mais à refaire la course vécue la veille ! Cette journée passa à vitesse grand V, ça y était la soirée tombait et l’idée de repartir me venait à l’esprit. Mais pour clôturer notre séjour, et comme Guéna et moi en avait salivé tout le week end, une spécialité au fromage était de mise ! Flânant dans les rue d’Annecy, nous retrouvions un restaurant conseillé par Mika.

Après ce délicieux dîner, il était temps de rejoindre nos chambrés car nous reprenions la route tôt le lendemain matin.

Lundi 1er juin – 7h

Voilà, notre sympathique week end s’achevait. Nous quittions Annecy, un peu nostalgique. Le retour fut calme et détendu, dans ma tête ces beaux moments passés ensemble, défilaient au fil de la route…

… Et pourquoi pas la Maxi Race en relais ? A 2 ou même à 4 ?...

Magali