La Belle d'Orgères





Stéphane (de Pleumeleuc) nous livre le récit de sa première course.

Après quelques semaines d’entraînement parmi les Gobions verts, je me suis décidé à participer à ma première compétition. J’ai choisi « la belle d’Orgères », une course nature de 14,9 Km qui s’est déroulée le dimanche 9 novembre au matin.

Je me suis fixé comme objectif de finir dans un temps d’1h30, avec une marge de + ou – 5mn, le Nirvana étant atteint, pour ce qui me concerne,  en cas de chrono  inférieur à 1h25 (ces buts étant fixés, soit dit en passant, sans rien connaître du parcours ni de ses difficultés). Les conditions météo sont nickel pour cette première compèt’, un temps légèrement frais mais bien ensoleillé. Cependant, les trombes d’eau qui se sont abattues sur le département ces jours derniers me laissent à penser que le terrain sera sans doute gras, et de ce point de vue je ns serai pas déçu…

Ma première mission en arrivant sur place est de me diriger tout droit vers l’accueil  afin de disposer en évidence (quitte à reléguer au second plan d’autres informations moins importantes à mes yeux) les flyers « la Rotte des Gobions Verts » que m’a confié Magaly. Ensuite, mû par un excès de zèle, je vais rendre visite au speaker de la course afin de lui mettre un flyer sous le nez.

- Le speaker :  « Ah oui, la Rotte des Gobions à Romillé, j’en ai parlé tout à l’heure »

- Moi  « j’ai rien entendu » (regard glacé style Samuel L. Jackson dans « Pulp Fiction »)

- Le speaker  « bon, je vais refaire une annonce »

- Moi  « OK merci ».

Je peux désormais, avec l’impression de plénitude que procure le sentiment du devoir accompli, me consacrer à mon échauffement. Il est 9H10 et le départ est donné dans 20 mn. 

A l’appel du speaker nous nous retrouvons (442 participants) sous la banderole du départ. Je m’aperçois que plus on s’approche de la ligne de départ - et donc du speaker -  moins on comprend ce qu’il dit. Son discours est carrément inaudible sous la banderole. Le maire d’Orgères nous fait un petit speech auquel je ne saisis pas un traître mot… j’en profite pour regarder à la dérobée les autres concurrent(e)s, je les trouve pratiquement tous plus affuté(e)s que moi… je sais, ce n’est pas un exploit mais bon… j’espère que je ne vais pas finir dernier… alors, pour garder le moral, je me concentre sur mes chaussures (des Mizuno Wave Ascend flambant neuves, pointure 44, spécialement achetées pour l’occasion, d’un bleu turquoise du plus bel effet). 

Enfin le départ est donné… mais personne ne bouge. Personnellement, j’ai une excuse, je ne connais pas le parcours, du coup je ne sais pas si on doit partir à droite ou à gauche de la banderole, je suis bien calé au milieu du troupeau et j’attends… et visiblement mon cas n’est pas isolé… deuxième départ et rebelote, tout le monde se regarde en chien de faïence…

Finalement un organisateur se présente et nous indique le sens du départ, et le troisième départ est le bon ! En route vers la gloire !

Afin de ne pas griller trop vite mes maigres cartouches, j’ai décidé de partir piano. De toutes façons, le peloton est dense pendant au moins 3 km, et nous sommes rapidement en file indienne car nous attaquons les chemins dès la sortie d’Orgères. 

Au km 3, le passage d’un talus nous oblige à faire du surplace pendant une minute trente. Nous sommes maintenant dans les sous-bois et le terrain est plus que boueux, je m’efforce de courir sur les côtés afin d’éviter de salir mes chaussures (des Mizuno flambant neuves, pointure 44, spécialement achetées pour l’occasion, d’un bleu turquoise du plus bel effet). Le parcours est très varié, landes, rocailles, une carrière abandonnée, des chemins forestiers, des sous-bois, des talus, des champs, beaucoup de gadoue, un peu de route et plusieurs raidillons pas piqués des vers. Un vrai trail, en somme. Je cours maintenant au milieu des chemins sans me soucier de mes chaussures (des Mizuno Wave Ascend flambant neuves, pointure 44, spécialement achetées pour l’occasion, d’un bleu turquoise du plus bel effet). Les deux ravitaillements (au Kms 6 et 11) sont les bienvenus pour m’arrêter quelques secondes, boire de l’eau et avaler un quartier d’orange. En regardant mes pieds je me rends compte que l’on ne voit plus trop le bleu turquoise (du plus bel effet) de mes chaussures (des Mizuno Wave Ascend, vous l’ai-je dit ?). Après le deuxième ravitaillement, mon chrono perso m’indique que je devrais, sauf grosse défaillance, boucler le parcours en moins d’1h30. Je me sens encore (relativement) frais et je me permets de sourire à une charmante photographe. 

Nous sommes maintenant de retour dans le bourg d’Orgères, il n’y a plus que du plat mais mes jambes commencent à être lourdes, les hectomètres s’étirent, dernier kilomètre, je suis cuit, nous sommes sur le stade, je suis archicuit, un tour de piste et c’est fini mais j’ai l’impression de marcher, enfin la banderole… je regarde mon chrono, 1h28’37’’ … je suis content mais j’ai oublié que mon chrono perso s’arrête quand je m’arrête alors que le chrono de la course continue de tourner, lui… Du coup, en allant consulter les résultats dans le gymnase je vais déchanter… temps officiel 1h31’39’’… entre l’étranglement au Km 3 et les deux ravitaillements, j’ai perdu environ 3’. Je suis 299e sur 442. Pas grave, je suis content quand même, c’était une belle course, bien organisée et il faisait beau. Le seul point noir concerne mes chaussures (des Mizuno flambant neuves, pointure 44, spécialement achetées pour l’occasion, d’un bleu turquoise du plus bel effet) qui sont complètement couvertes de boue. La prochaine fois, je mettrai des boutou coat !

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Commentaires: 8
  • #1

    patoche (mardi, 25 novembre 2014 08:50)

    stephane
    bravo pour cette premiere course te voila rentrer dans la famille des compétiteurs attention cela devient tres vite contagieux

    tu semblais avoir de belles CHAUSSURES c est quoi comme marque!!!!!!

  • #2

    mike (mardi, 25 novembre 2014 08:52)

    ENFIN UN COMPTE-RENDU DE COURSES !!! Depuis le temps, MERCI. Très sympa à lire.
    Le pari était osé pour une première course : 15 km et en plus, dans les chemins. Tu peux être satisfait, effectivement. En même temps, avec des Mizuno flambant neuves (je crois), pointure 44 (n'est-ce pas ?), que je suppose spécialement achetées pour l'occasion, d'un bleu turquoise, ma foi, du plus bel effet : c'est + facile.
    Sinon : La Rotte te remercie bien.

  • #3

    Fabienne (mardi, 25 novembre 2014 09:53)

    De ton récit je n'ai retenu que tes chaussures... :/ Nan, j'déconn' ! Beaucoup d'humour, bizarrement souvent après course. L'hilarité que l'on déclare à ce moment là vient sans doute de la grande absorption que l'on fait en oxygène nous faisant parfois atteindre des zones de dopage nous menant à l'addiction. Bref... tout ça pour dire que ce n'est qu'un début, un beau début, et ce n'est pas fini! :) Merci pour ton récit.

  • #4

    Mika (jeudi, 27 novembre 2014 13:09)

    Super récit Stephane, rassures toi, il faut bien les baptiser ces chaussures, et puis quand elles sont terreuse, ça fait le mec qui s'entraîne. Bon temps, bonnes sensations, plaisir, le principal est de finir avec le risette. A bientot a l'entraînement.

  • #5

    Arnaud (samedi, 29 novembre 2014 19:56)

    Super récit de ta 1er course. Il manque seulement une photo des Mizuno flambant neuves, pointure 44, spécialement achetées pour l’occasion, d’un bleu turquoise du plus bel effet après la course. Le reste est parfait. Bonne récupération et à bientôt dans les chemins de Romillé avec tes ....des Mizunos bien rodées.

  • #6

    Loïc (dimanche, 07 décembre 2014 18:35)

    De toute façon, le bleu turquoise ne s'accorde pas bien avec le vert gobion!

  • #7

    Laurent (dimanche, 07 décembre 2014 19:12)

    Plume aiguisée, écriture fluide, comique de repetition,
    Nous avons enfin un nouve

  • #8

    Laurent (dimanche, 07 décembre 2014 19:13)

    Suite et fin.....
    nouveau rédacteur en chef.....