L'aviateur au trail de Brocéliande : le récit de McFly

 

 

 

Au début de l’été, j’ai décidé de participer au Trail de Brocéliande, mais pas sur le 16km, non non! sur le 32km, le vrai, celui où on va se promener dans la Chambre au Loup, celui où on prend des bains de pied, celui où on se gamelle...

... quoique Fabienne a bien réussi à se gameller 5 ou 6 fois sur le 16km l’année dernière... alors qu’est-ce que ce sera sur le 32???!!!
Moi, McFly, le routier qui aime avoir les cheveux au vent (mais toujours bien coiffés bien sûr) à 15km/h, il faudra se trainer à 10km/h  sur des chemins tortueux et boueux! En toute modestie, cela revient à aligner une formule 1 sur un terrain de moto-cross...
Pourquoi une telle folie?
- Tout d’abord pour avoir un objectif qui me motivera pour courir l’été,
- parce que je sais que mon hydratation estivale (rosé, bière, apéro) sera à son apogée et qu’il faudra la mettre à profit pour s’entrainer,
- parce que que je veux faire une course avec (et non pas contre...) les “Grosses-Cuisses”.

Je vous épargne donc les détails de ma préparation de tracteur, et nous voilà donc directement à la veille de la course. Là, je sens une pointe d’inquiétude chez certains de mes amis “Grosses-Cuisses”, alors que pour ma part je prends les choses à la “cool”. Le facteur et le président tentent donc de me faire peur... mais ils oublient que McFly n’a peur de rien et surtout pas du ridicule. Le facteur à grosses-cuisses élabore alors un plan machiavélique en plusieurs phases:
1°) l’empoisonnement: il me prépare un “café” qui ressemble à une vasière tellement le marc est épais. Résistant à ce premier piège, il m’offre une tomate... une tomate la veille d’une course, et pourquoi pas des dragées Fuca tant qu’on y est!
2°) l’alcoolisation: la première tentative n’ayant pas fonctionné, il essaye de me faire boire et me propose “une” bière... mais il oublie que je me suis préparé à boire de la bière tout l’été(j’ai travaillé l’endurance et la résistance). Eh oui, il ne faut pas oublier que McFly le poulet est élevé au grain de houblon et que son numéro de dossard fétiche est le 1664.
3°) l’infiltration: la tentative de la dernière chance, il envoie dormir son fiston chez moi avec pour mission de m’empêcher de fermer l’oeil... mais je dors comme un bébé et me réveille dimanche matin très serein.

Bien tenté “Grosses-Cuisses”, mais on va se battre à la régulière!
Sur la route qui nous mène à Trémelin , la fébrélité de mes co-voituriers (le facteur et le président) est palpable. Alain a oublié la glacière avec les bières et Vincent n’a pas pu manger son Gatosport, en plus, on ne passe même pas par Saint-Péran pour aller à Trémelin (cf compte-rendu trail de Brocéliande 2009). TOUT va de travers!
Pour couronner le tout, il pleut... mais ça on le savait: Mike la Grenouille nous avait prévenus depuis plusieurs semaines.
Malgré tout, McFly est heureux d’être là; il s’est même acheter un Camelback pour l’occasion.

Le départ est donné à 09h00 précise sous une pluie battante et je trouve que ça part très vite pour un trail. Un peloton de “Grosses-Cuisses” (Mike, Vincent, Alain, Fred L, Patrice et JC) s’échappent d’entrée de jeu. Pour ma part, accompagné des frères Schleck (Seb et Fred), je préfère jouer la prudence: on m’a dit que ce serait long, très long. Les premiers km servent d’échauffement: on fait le tour du lac mais on frôle les 12km/h... finalement ils vont vite les tracteurs! Mais quoiqu’il arrive, j’ai décidé de gérer ma course tout seul et de ne pas me laisser influencer par les “spécialistes”. Toutefois, j’augmente le rythme tranquillement et avant le 10ème km, j’ai lâché les frères Schleck et j’ai doublé plusieurs Gobions à “Grosses-Cuisses” de l’ASR.

C’est tout de même avec un brin d’émotion mais surtout d’inquiétude que je dépose le président et le facteur: ça McFly, tu vas le payer en fin de course! Mais bon, à combattre sans péril, la victoire est sans gloire!

C’est alors, que je rejoins Jérôme, l’une de mes connaissances du peloton, et spécialiste de ce type d’épreuves. Je ne le sais pas encore, mais sa présence à mes côtés sera capitale dans les km qui suivront. Nous profitons des km qui nous séparent de la Chambre au loup pour discuter, échanger nos impressions et disserter sur nos prochains objectifs. Mais surtout, nous sommes d’accord pour dire qu’il faut qu’on s’économise car dans quelques minutes on va rentrer dans le vif du sujet.

KM20: La chambre au Loup

Ca y est, on y est! On attaque d’entrée de jeu par une descente à pic! Chacun passe à son tour en s’accrochant à tout ce qu’on trouve; rochers, arbres, bénévoles... EH, mais c’est dangereux tout ça! Poussez pas derrière!
Au pied de cette descente vertigineuse, c’est le ravitaillement: j’en profite pour satisfaire un besoin naturel et surtout pour vider mes chaussures où un véritable éco-système est en plein développement.
Après ces quelques instants de répit, je reprends la route, pardon... le chemin et nous remontons rapidement vers le haut de la Chambre au Loup. La vue est magnifique. Je suis heureux de me trouver là, je me sens bien: la cime des arbres se trouvent à quelques mètres sous nos pieds, la campagne s’étale au loin à l’infini... tout à coup, c’est la roche que j’admire de près, trop près... Oh je suis pas là pour faire de la géologie! puis une vive douleur sur le côté droit. Eh, mais je suis par terre, ça fait mal, je ne peux plus bouger. Jérôme, quelques mètres devant moi, fait demi-tour et vient m’aider à me relever:
“-ça va? Tu veux que je prévienne les secours? j’ai mon portable.”
Je reprends mes esprits, je suis un peu choqué:
“-ça va, ça va! je vais repartir... merci Jérôme”. Ils avaient raison les Grosses-Cuisses, c’est ça l’esprit Trail.
Je repars... tendu et vexé: vexé de m’être déconcentré et de m’être fait mal. Mais je suis tendu et je n’arrive plus à descendre: je me contracte et ça fait mal.

Au km 23, nouvel incident: en sautant par dessus un tronc d’arbre, je suis saisi par une crampe au mollet droit et je m’effondre, incapable de déplier ma jambe... j’hurle! Mais mon sauveur arrive... et oui, encore Jérôme qui m’attrape le pied et me détend la jambe tout doucement. Grâce à lui, je peux repartir, mais il reste une dizaine de km et je vais devoir tenir compte de cette sérieuse alerte qui va m’handicaper pour passer les endroits difficiles.
Je repars une nouvelle fois mais je ralentis l’allure pour ne pas exploser et pour continuer à prendre du plaisir sur cette course. La sortie de la Chambre au loup approche mais il va falloir attaquer le moto-cross.
En arrivant au moto-cross, je vois Patrice devant moi... mais il est encore loin et je pense que j’aurais du mal à le rejoindre. Mais nous avons fait beaucoup de course ensemble et je le connais bien. Je constate qu’il a son allure des mauvais jours: il doit être dans le dur. Mais en me retournant, je vois Seb Schleck revenir sur moi, suivi de près par le facteur arborant un grand sourire aux lèvres. Je suis super content de les voir: c’est ça aussi l’esprit Trail!
Seb va trop vite pour moi mais je m’accroche à Alain et nous faisons un bout de route ensemble. Mais, parmi tous les stratagèmes qu’il avait mis en place pour me battre, il y en avait un que je n’avais pas envisagé: c’est la crise de fou rire. Effectivement, nous passons dans le lit d’une rivière à sec. Mais, ça et là, il y a quelques trous d’eau. Prudent, je ralentis à chaque fois. Mais Alain me dit que je m’y prends mal et qu’il faut passer à fond: il me double et s’effondre dans un trou d’eau. Il a de l’eau jusqu’aux oreilles! J’explose de rire et il me faudra plusieurs minutes pour reprendre mes esprits. Grosses-Cuisses en profite alors pour se faire la belle et je ne le reverrais plus avant la buvette en zone arrivée.

Je continue donc à mon rythme et j’arrive à la “station Elfe” où je me ré-hydrate avec quelques gorgées de bière: on est à l’heure de l’apéro et je trouve cette petite pause très bien faisante: vous êtes ouverts jusqu’à quelle heure? Sois raisonnable McFly, il faut repartir!

 

Note du traducteur : c'est ici que l'esprit malade McFly s'est mis à déjanter, la station Elfe était située à la sortie de la chambre aux loups, avant le moto-cross. Comme quoi ça n'allait pas si bien (ou alors il a coupé, ce qui explique ce résultat inattendu)

Les derniers km sont très agréables et je double Patrice. Ca a l’air dêtre la galère pour lui et je ne l’attends pas. Je commence à entendre la voix du speaker. L’arrivée ne doit plus être loin. Le président ne reviendra pas sur moi, mais je suis surpris de ne pas avoir vu Fred Schleck me doubler: il avait l’air en forme ces derniers temps.
La ligne d’arrivée est à quelques dizaines de mêtres. Je suis content d’arriver, mais surout je suis ravi d’avoir fait cette course, non!, ce TRAIL. Vous avez raison les Grosses-Cuisses: un TRAIL et une course, ce n’est vraiment pas la même chose.
Je regarde mon chrono et je lis 03h04...Quoi?! 03h04 que je cavale!!! je n’ai pas vu le temps passer et j’ai trouvé ça tellement marrant que j’aurais bien continuer encore quelques km!

Note du traducteur : les spectateurs sur place ont noté le sourire un peu crispé après que les photographes se sont éloignés. Il semblerait que McFly avait quelques douleurs musculaires à l'arrivée (sans compter les résultats de sachute)

Bon, les gars, on remet ça quand vous voulez... mais avant on va remettre les pendules à l’heure sur 1 ou 2 s’mis!!!!

Rendez-vous à Tout Rennes Court


McFly (surnommé aussi Loïc)

 

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Commentaires: 19
  • #1

    Vincent (dimanche, 11 septembre 2011 22:34)

    D'accord, on va remettre ça, mais pas sur une course nature, sur un vrai trail.
    Mais fais attention, à force de côtoyer les grosses-cuisses, tu risques d'attraper la même maladie, et un aviateur avec des grosses cuisses, ça a plus de mal à voler.

  • #2

    Mike (lundi, 12 septembre 2011 10:00)

    Belle prestation, DJ Mc Fly, mais ton disque est parfois rayé (ou alors je te connais si bien que je sais ce que tu vas dire à l'avance) à la lecture.
    Dis-moi, Jérôme, c'est pas celui qui disait à un copain "oh, j'ai couru avec un boulet, aujourd'hui !" à l'arrivée ?

  • #3

    karen (lundi, 12 septembre 2011 10:39)

    J'ai passée un super moment en lisant ton récit.
    Dommage que tu ai consommé un peu trop de bière avant de te mettre a ton clavier!!!bonjour les répétions....

  • #4

    McFly (lundi, 12 septembre 2011 10:49)

    Désolé pour les répétitions, mais je pense que c'est le traducteur qui a un nombre de mots limités et qui a alourdit mon texte!
    Pour Mike: tu as raison Mike, je passe tellement d'heures à t'attendre à l'entrainement qu'on se connait très bien. En plus, comme tu ne dis jamais un mot, je suis bien obligé de meubler et forcément, parfois je me répète.
    Pour terminer, j'ai fait ce récit à jeun, mais il est vrai, à une heure un peu avancée de la nuit!

  • #5

    McFly (lundi, 12 septembre 2011 10:52)

    Après relecture du texte, je confirme que c'est bien le traducteur qui a déconné!

  • #6

    mike (lundi, 12 septembre 2011 11:19)

    Le silence est la meilleure réponse que l'on puisse faire à un sot.
    Accomodé avec un regard et un sourire appropriés, le silence peu donner d'excellents résultats !
    Apprenez à entrer en contact avec le silence à l'intèrieur de vous-même...

  • #7

    Fabienne (lundi, 12 septembre 2011 13:40)

    ...pas 5 ou 6 mais seulement 4 fois!
    Et alors! Je constate que tu as voulu y goûter aussi à cette terre de légende. Si je l'ai fait tant de fois c'était parce que je me prosternais sur ma terre natale. On appelle ça de l'adoration. Toi, Finistérien tu ne pouvais pas comprendre avant de t'étendre de tout ton corps dessus. Cette terre est très forte, et désormais, c'est bien toi qui le dit:"je n’ai pas vu le temps passer et j’ai trouvé ça tellement marrant que j’aurais bien continuer (je corrige: "continué") encore quelques km!" Ce léger détail expliqué, j'avoue que ton récit m'a bien détendu car je regrettais ne pouvoir me relancer de nouveau sur ces 16 km, espérant pourquoi pas tenter le 32 un jour! C'est beau l'esprit d'équipe, c'est ça que j'aime dans les trails. Gracie mille!

  • #8

    Traducteur (lundi, 12 septembre 2011 13:46)

    L'erreur est réparée, les répétitions supprimées...il n'en demeure pas moins les incohérences...qui elles étaient dans le récit d'origine.

  • #9

    karen (lundi, 12 septembre 2011 14:04)

    Je corrige mon erreur avant les remarques de certains!!!répétitions et non répétions....je n'ai pourtant rien bu!!!!!!bye

  • #10

    Lancelot du lac (lundi, 12 septembre 2011 14:46)

    D'après la légende, en foret de boceliande, la terre est rouge du sang déversé par les fées.
    Qui êtes-vous, petits gobions, pour chaque année, déverser de votre sang ses pierres sacrées ?
    Ceci est une réprimande.

  • #11

    McFly (lundi, 12 septembre 2011 15:11)

    Merci cher traducteur d'avoir corrigé tes erreurs!
    Je reconnais l'incohérence de mon récit concernant l'emplacement de la station "Elfe". Il faut bien avouer que sur une épreuve aussi longue (surtout pour toi Vincent), on puisse perdre un peu en lucidité!

  • #12

    une petite fée (lundi, 12 septembre 2011 17:55)

    reviens quand tu veux cher Mcfly deverser un peu de ton sang en forêt de Brocéliande.A trés bientôt

  • #13

    la Reine Guenievre (lundi, 12 septembre 2011 18:53)

    Cher Chevalier Loïc,
    je suis heureuse et fière qu'en tant que chevalier de la table ronde vous soyez parvenu à surmonter tous ses obstacles au sein de notre domaine (à mon époux Arthur et moi-même)en terre de Brocéliande.
    Je rappelle cependant de vous prévenir des incidents lors de votre prochaine mission en vous préparant de noble manière et en écumant moins souvent les tavernes à vous abreuver d'houblon (certes bien désaltérant).
    Nous retranscrirons votre récit ainsi que celui de vos compagnons de chemin au sein des légendes arthuriennes et serons fières de les relater aux générations futures.
    Merci et au nom du Roi Arthur et moi même.

  • #14

    McFly (lundi, 12 septembre 2011 18:59)

    Eh, les "grosses-cuisses"... c'est pas la classe tous ces messages???!!! Continuez à gambader sur vos trails de Mickey, moi je suis un chevalier: Lord McFly, ça claque plutôt pas mal, non?

  • #15

    Vincent le traducteur (lundi, 12 septembre 2011 19:57)

    Je suis démasqué ! Maintenant tout le monde sait que c'est moi. On ne doit pas révéler les identités secrètes, c'est une règle.

  • #16

    Vincent (lundi, 12 septembre 2011 20:05)

    McFly, c'est bien de te la péter, mais tu oublies quand même un détail, et un gros :-) Devant toi il y a tout de même JC aux longues foulées, Mike le Gobion gris, Seb à la figure défaite et Alain le messager (le facteur quoi) devant toi. Je sais que la modestie n'est pas ton fort, mais quand même. Tu vas me dire que comme j'étais le dernier, je n'ai rien à dire, mais bien au contraire.

  • #17

    la petite fée (lundi, 12 septembre 2011 21:35)

    premier ,dernier aucune importance chers petits gobions vous êtes rentrés dans la légende de Brocéliande ,a nous maintenant les petites fées de venir sur vos petites rottes de Romillé pour y laisser notre poussiére magique et vous porter chance pour votre premiére édition.

  • #18

    McFly à Mike (mardi, 13 septembre 2011 10:41)

    Mon cher Mike (et c'est valable pour les autres aussi!),
    je te laisse méditer cette pensée de Montesquieu:
    "quand on court après l'esprit, on attrape la sottise"... c'est pour ça que j'ai préféré rester loin de toi sur ce trail!

  • #19

    Mike (sincère) (mardi, 13 septembre 2011 13:41)

    Certes, je m'en félicite, mais ne m'attribue pas les messages d'usurpateurs (c'est trop bien écrit et sans faute), ce n'est pas moi.